Raisons profondes, rencontres humaines, volontés concordantes
La rencontre
C’est la rencontre de deux montagnards en novembre 2022. David Colle et Pierre-Henri Chappaz (Associé-gérant de Rothschild & Co, ESSEC) dînent ensemble pendant plus de trois heures et découvrent que leurs vues convergent sur l’éducation, le travail, et la culture.
Premier constat : un grand nombre d’entreprises et d’institutions peinent à recruter de « très bons profils », disposant à la fois de compétences, de goût de l’effort, d’esprit critique et de hauteur de vue attendus.
Deuxième constat : les années de classe préparatoire demeurent les plus formatrices, les plus révélatrices de capacités de travail et d’agilité intellectuelle. Les meilleures institutions, qu’elles soient des grands groupes ou des start-up, continueront de faire prévaloir ceux qui auront l’exigence intellectuelle, ont le goût de l’effort, d’être exigeants avec eux-mêmes et qui ont surtout bénéficié de l’exigence et de l’exemplarité des meilleurs professeurs.
Troisième constat : des formations d’excellence peuvent et doivent s’appuyer sur les forces propres à la classe préparatoire à la française. Il est souhaitable d’en transposer l’état d’esprit à des offres éducatives hautement qualitatives dédiées à de nouveaux profils.
Quatrième constat : l’éducation est en train de devenir un commerce fondé sur l’inquiétude grandissante des familles et trop d’offres éducatives vendent du rêve que la réalité ne confirme pas.
Rendez-vous est pris pour un pitch deck du projet un mois plus tard.
Une philosophie du temps long : une éducation forte, ce n’est pas “prendre et jeter”. L’éducation est comme un livre auquel on tient. On le conserve précieusement, on l’annote, on en relit des passages, on y revient.
Concernant la classe préparatoire, WeiD a été initialement créé pour instaurer un continuum entre le lycée, la classe préparatoire, les Grandes Écoles et le monde professionnel. Au-delà de la classe préparatoire, WeiD devra être une communauté active et un véritable écosystème rassemblant professeurs, les diverses promotions d’étudiants – quelles que soient les formations (ECG, Ingénieurs, Talents, Exécutive Education) – et tous ceux qui vont y participer à promouvoir la connaissance dont WeiD tire son nom.
Nous considérons qu’il est de notre devoir d’oeuvrer, dans une société, à rendre rentable ce qui est durable et durable ce qui est rentable. Nous voulons aussi combattre dans l’éducation française le fossé qui sépare le public du privé, et perpétuer, dans l’éducation en général ce qui doit l’être : l’exigence vis de la connaissance, du travail, de la rigueur, mais avec cette part essentielle dévolue au doute et l’esprit critique.
Ainsi, WeiD a pour mission de mieux articuler dans les formations les Humanités, nécessaires à appréhender le monde économique, social, politique, les Mathématiques, les disciplines professionnalisantes conditionnant un Management efficace et responsable et la maîtrise des Technologies et des opportunités qu’elles offrent.
Simon Chaussende a été un de mes plus brillants étudiants en classe préparatoire HEC. Nous avions au moment de son intégration partagé nos sentiments sur l’éducation, la classe préparatoire et les Grandes Écoles. Son sérieux ne l’avait pas empêché d’être élu président du Bureau des élèves d’HEC, ce qui demande quelques qualités charismatiques et politiques pour bien dialoguer avec l’administration, à la suite de quoi il a pu obtenir un double diplôme HEC-X.
Notre credo au lancement tenait en quelques mots : si nous pouvons faire mieux, nous devons faire mieux.
Nous avons donc créé WeiD en 6 mois : « ce n’est pas le nombre qui compte mais l’énergie qu’une idée vient mobiliser » (Stefan Zweig).
De moi, je dirai peu de choses. Des phrases, inspirées d’auteurs que j’aime, auxquelles je tiens pour WeiD : « ce qu’on dit, on le sait déjà », « prendre au sérieux ce qu’on fait, non ce qu’on est », « prendre garde au plus grand danger qui soit : laisser la vie nous devenir quotidienne », « avoir conscience de ce qu’on doit aux autres et de ce qu’on doit à soi-même ». Et que quand j’entends « c’est comme ça que ça se fait », je réponds, « peu importe si ce n’est pas ainsi que je veux le faire ».
Nous nous étions donné 3 ans pour conduire WeiD à apparaître comme une classe préparatoire qui compte, c’est-à-dire sérieuse, très efficace pour faire progresser des préparationnaires qui n’auraient pas nécessairement un passé académique remarquable, et au sein de laquelle l’état d’esprit est le bon. Nous l’avons fait en 2 ans. Comment résumer un état d’esprit ? En deux mots : donner envie.
Donner envie à des professeurs d’exercer leur métier, à des étudiants de progresser chaque jour. Donner envie à chacun d’oeuvrer au mieux et dans une même direction. Quand j’entends que « le mieux est l’ennemi du bien », je réponds « certes mais ça reste mieux.
Depuis le départ chez WeiD, j’entends les professeurs partager leurs sentiments sur les étudiants, sur leurs lectures, sur des pièces de théâtre ou des films, des compétitions sportives. Peu voire pas du tout sur des considérations administratives. Pour les professeurs, une bonne administration doit ressembler non à une cage d’acier mais à une brume automnale. Pour les étudiants, une bonne administration est celle qui sait reconnaître dans un couloir, connaitre au-delà des notes, et savoir répondre présente quand elle est nécessaire.
Qu’il concerne un étudiant, un professeur, un membre du staff, tout recrutement se fonde et se fondera toujours sur trois mots : détermination, curiosité, enthousiasme.
Certains professeurs ronronnent, d’autres détonnent. Nul besoin de préciser ceux qu’on aime… Une des raisons d’être de WeiD est de défendre, promouvoir, valoriser uniquement ceux qui marquent les esprits et passionnent, ceux qui transmettent mais aussi inspirent.
J’ai immédiatement pu compter sur le soutien de professeurs « légendaires » dans leur discipline : Daniel Saadoun et Jacques Malet, professeurs de philosophie et de mathématiques, anciens concepteurs de sujets de l’ENA ou d’HEC, Charlotte Audiard et Axel Delmotte pour la langue de Shakespeare, ou encore sur certains aux côtés desquels j’avais pu envoyer des cohortes d’étudiants sur les campus d’HEC, de l’ESSEC, l’ESCP… : Blaise Bachofen (Philosophie), Jean-François Cailleux (Allemand), François Ratte (Histoire), Alban Moreau (Mathématiques). Enfin, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer et convaincre d’autres professeurs Jaime Avila-Martinez et Claudina Corel pour celle de Cervantès, Anne-Gaëlle Delhaye pour celle de Dante, Wang Khang pour celle de Lao-Tseu, ou encore Juliette de Dieuleveult et Anne-France Grenon pour les Lettres, Michèle Marouani et le jeune normalien et diplômé d’HEC Dylan Alezra pour enseigner l’économie à mes côtés.
Toute bonne équipe associe l’expérience à la fougue, surtout quand celle-ci est déterminée et partage les mêmes valeurs quant à l’éducation.
C’est ainsi qu’une toute jeune agrégée Bénédicte Ourbak, après son intégration à HEC et diplômée de droit, pour la géopolitique, le jeune diplômé d’HEC et data scientist Gabriel Koutchinsky pour le Python, ont rejoint WeiD. La liste s’allonge avec Ambroise Soubrier et sa déjà célèbre chaîne Youtube en Mathématiques et va encore s’allonger, .
Nous partageons tous des valeurs communes d’engagement fort pour chaque étudiant de WeiD, de passion de la discipline enseignée, de plaisir de travailler ensemble et de créer l’environnement le plus propice à l’émulation.
Quand il s’agit de décider d’un nom à la veille d’un lancement, alors que les idées sont trop nombreuses et qu’aucune ne semble bonne, ou que certaines font, avec le recul, éclater de rire, on se sent bien seul. Pourtant, contre vents et marées, ce sera WeiD. À la fois pour des raisons personnelles, parce que le dernier soir, les mots d’un philosophe reviennent en mémoire – « Oser, c’est perdre pied momentanément. Ne pas oser, c’est se perdre soi-même » – mais aussi parce que c’est la racine la plus ancienne des langues indo-européennes pour désigner le Savoir ou la Connaissance. Le mot a donc pour nous un sens fort. Car à une époque où les technologies mettent trop de lumière sur la désinformation, l’invective, l’influence, la sur-communication, le narcissisme, WeiD veut que l’éloquence se fonde sur la connaissance et non qu’elle ait pour fonction d’en masquer l’absence.
WeiD : deux solides consonnes protégeant deux fragiles voyelles.
Le temps nous a permis de nous amuser Simon et moi à lui trouver une autre signification possible :
Wisdom, Education, Integrity, Dignity
Question lancinante… mais comment prononcez-vous cela ? We-iD ? Comme Oui Heidi ? Prononcez comme vous voulez.
Adrien, au sujet de WeiD
Benjamin, au sujet de la prépa ECG de WeiD
Jeanne, à propos des spécificités de WeiD